« Il a soulevé un coin du grand voile. » Albert Einstein vient de lire la thèse de Louis de Broglie, écrite en 1924. Frappé, subjugué, il écrit ces quelques mots à Paul Langevin. De Broglie sera Prix Nobel en 1929, cinq années plus tard, à l’âge de 37 ans, pour avoir dans ce texte fondateur prédit la nature ondulatoire de l’électron.

 

En 1950, Salvator Dali se peint « quand [il] croyait être une petite fille en train de soulever, avec une extrême précaution, un coin de la peau – du voile - de la mer pour observer un chien dormant dans l’ombre de l’eau. » Le peintre se joue de son ignorance d’enfant. Il se trompe encore sur lui-même, certes, mais cherche à savoir et à réveiller celui qui dort en lui. Il écoute les révélations chuchotées par la conque qu’il tient dans sa main gauche et regarde par lui-même sous le voile.

 

Au pied de Byrsa, avides de vengeance et transits de peur, Mâtho et Spendius volent le Voile de Tanit, le Zaimph – Az Zaimph, car le « z » est solaire. Le Voile donne la Maîtrise et le Pouvoir, car le posséder révèle ce qui est caché. Mathô n’a plus peur. Flaubert écrit qu’il se sent prêt à traverser les flammes, à marcher dans la mer pour retrouver Salammbô. Loin de Mégara et du Palais d’Hamilcar, elle ira rechercher le Zaimph au cœur même du campement des Mercenaires, et y deviendra femme.

 

 

            Soulever un coin du voile, c’est accéder sans fracas à ce qui est caché, à ce qui dort dans les profondeurs, marines ou quantiques – ou, pour ce qui nous concerne dans celles du monde des organisations et de leur management - afin de comprendre et de connaître, afin de changer, d’adapter et d’évoluer.

 

Soulever un coin du voile pour conseiller avec justesse ceux et celles que nous accompagnons.

 

 

 

Paris, septembre 2009

 

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